Ecole nationale de Police : 693 cadets viennent renforcer les effectifs de la PNH
Le 19 septembre 2018, à l’Ecole nationale de Police, se tenait la cérémonie de graduation de la 29ème promotion de la Police nationale d’Haïti (PNH), en présence du Président de la République, SEM Jovenel Moïse. La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH), Mme Helen La lime, et d’autres diplomates internationaux sont venus rendre hommage à ces 693 cadets (dont 189 femmes) venus renforcer les effectifs de la PNH.
Conformément au Plan de développement stratégique 2017-2021 conçu par la PNH et la MINUJUSTH, le recrutement et la formation des cadets de la 29e Promotion se sont déroulés comme prévu. C’est le 18 février 2018 que cette promotion a débuté sa formation avec 750 candidats dont 215 femmes. A la fin du programme de formation de sept mois, 693 cadets (dont 189 femmes) ont terminé avec succès après le renvoi de 57 cadets (26 femmes) pour des raisons diverses (mauvais rendement, indiscipline, échec ou antécédents).
Avant la graduation, les effectifs de la PNH s'élevaient à environ 15 042 policiers, dont 1 379 femmes (soit environ 9,2 %). Cet effectif correspond à un ratio de 1,32 policier pour 1 000 habitants. Avec cette promotion, la PNH comptera environ 15 735 agents de police, dont 1 568 femmes, soit environ 10 % des femmes. La promotion fait ainsi augmenter le pourcentage de femmes au sein de l’institution policière. Un résultat de la politique de la promotion du genre au sein de la PNH.
Selon le Plan de développement stratégique de la PNH pour 2017-2021, les effectifs devront encore recruter 4 000 cadets supplémentaires pour atteindre le chiffre de 18 000 policiers d'ici 2021 et porter la représentation des femmes à 12 % dans l'effectif de la PNH pendant la même période.
3 questions à Ricardo Valérius Georges (22 ans)
et Géraldine Lucéa (22 ans),
deux nouvelles recrues de la PNH
Vous êtes désormais des agents de la paix. Quel est votre état d’esprit ?
Ricardo Valérius Georges : Depuis ma formation, je me sens plus motivé, plus performant et plus responsable pour faire mon métier : protéger la vie et les biens des gens.
En tant qu’aspirant policier, j’avais déjà ce rêve. En tant que citoyen, j’aspirais à servir mon pays avec fierté et honnêteté. Auparavant, j’étais étudiant juridique à la faculté de droit et des sciences économiques de Port-au-Prince. Selon moi, le droit est un domaine très lié aux sciences policières. Je compte désormais mettre mes compétences juridiques dans l’institution de la PNH. Et en tant que policier, je reste un auxiliaire de la Justice.
Géraldine Lucea : Pour moi, être policière c’est avant tout un état d’esprit. Je ressens surtout un sentiment de satisfaction. Mais en tant que femme, c’est aussi pour moi un défi de réussir dans un « métier d’homme ».
Depuis toute petite, devenir agente de police a toujours été mon rêve. Je me suis beaucoup battue pour y arriver et j’ai fait de nombreux sacrifices. Pour moi, c’est un rêve qui se réalise…
Quelles sont les valeurs qui animent selon vous les agents de la PNH ?
R.V.G. : Pour moi, la première valeur est l’impartialité. En tant que représentants de l’Etat, nous sommes appelés à faire respecter la loi. Il faut le faire sans discrimination. Il y a aussi l’honnêteté : l’institution a besoin d’hommes honnêtes pour éradiquer les questions de corruption qui perdurent en Haïti. Je mentionnerais également le sens du sacrifice. Malgré les situations difficiles qu’ils peuvent rencontrer, les policiers haïtiens doivent rester dignes.
G.L. : L’honnêteté est la première des valeurs que doit posséder un agent de police. Il doit faire de son honnêteté la boussole qui le guidera tout au long de sa carrière. Mais il ne faut pas oublier l’intégrité, le sens de la responsabilité et l’impartialité. Je terminerai avec le travail en équipe. La formation de la PNH m’a appris à compter davantage sur les autres.
Quel serait votre rêve de carrière au sein de la PNH ?
R.V.G. : Mon rêve serait de travailler en tant qu’agent au sein du Bureau de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS). C’est une structure qui a un vrai impact sur l’économie du pays. Barrer la route à des corrupteurs peut donner un coup de fouet au pays tout entier !
De façon générale, je pense faire ma carrière au sein de la PNH. J’ai beaucoup d’ambitions pour cette institution. Je compte continuer mes études en droit pour gravir les échelons et peut-être devenir directeur dans 10 ou 15 années. Le jour où la PNH remplit les critères des Nations Unies, ce serait un honneur aussi de représenter mon pays en tant que policier international.
G.L. : Je pense aussi faire carrière au sein de la PNH tout en continuant mes études pour obtenir un doctorat en sciences humaines et sociales. Dans l’idéal, j’aimerais travailler pour l’Unité de sécurité présidentielle (USP). En étant proche du Président, on est aussi proche de la population qui l’a élu.