Le Chef ad Intérim de la MINUJUSTH Explique le Mandat de la Nouvelle Mission

Photo Srdan Slavkovik UN/MINUJUSTH

24 oct 2017

Le Chef ad Intérim de la MINUJUSTH Explique le Mandat de la Nouvelle Mission

Interview avec Mr Mamadou Diallo, Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies, Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies en Haïti, Coordonnateur Humanitaire, Représentant Résident du PNUD et Chef ad intérim de la MINUJUSTH

 

Bureau de la Communication : Bonjour Mr Mamadou Diallo, merci d’avoir bien voulu nous accorder cette entrevue. Quel objectif la décision du Conseil de Sécurité de créer la MINUJUSTH, vise-t-elle ?

DSRSG : La mise en place la MINUJUSTH, suite à la fermeture de la MINUSTAH, vise à consolider les acquis et les progrès réalisés pendant treize ans par la MINUSTAH. Acquis en matière de stabilité politique, en matière de renforcement de l’environnement sécuritaire, en matière d’approfondissement de la démocratie et de renforcement des institutions démocratiques, mais également acquis en matière de renforcement des capacités de la Police Nationale Haïtienne dans le cadre du contrôle du territoire et de la protection des citoyens et de leurs biens. Et enfin, acquis en matière de promotion et de protection des droits humains et de renforcement des capacités des institutions et organisations des droits humains en Haïti.  

 

Bureau de la Communication : La MINUSTAH est restée treize ans en Haïti, Qu’en sera–t-il pour la MINUJUSTH?

DSRSG : L’horizon que le Conseil de Sécurité a fixé pour la MINUJUSTH est de deux ans. C’est pour cela que les objectifs et les priorités assignés à cette mission sont très bien décrits et limités dans le temps. A savoir :

-           Poursuivre l’appui à la Police Nationale Haïtienne dans le cadre du renforcement de ses capacités, de sa formation et du compagnonnage afin qu’elle puisse elle-même assurer la sécurité du territoire, des personnes et des biens.

-           Renforcer les acquis démocratiques et approfondir la stabilité politique qu’Haïti a eu et renforcer les institutions.

-           Egalement continuer à promouvoir et protéger les droits humains des haïtiennes et des haïtiens et à renforcer les institutions de protection et de promotion des droits humains.

-           Appuyer les systèmes de justice et d’administration correctionnelle et pénitentiaire afin de pouvoir ramener une justice beaucoup plus proche du citoyen et de recréer le climat de confiance entre les institutions et les citoyens haïtiens.

 

Bureau de la Communication : Quelles sont vos priorités les plus immédiates en tant que DSRSG-RC-HC et quelle est à votre avis la meilleure façon de soutenir Haïti et les haïtiens ?

DSRSG : En tenant compte des orientations, de la portée et du mandat assigné à la MINUJUSTH, je crois savoir que rien dans un pays ne se fait sans une stabilité politique et institutionnelle. La MINUJUSTH, dans sa configuration, dans le mandat qui lui a été donné et ses objectifs, vise à renforcer la stabilité politique en Haïti ; à renforcer la capacité de la Police Nationale Haïtienne à prendre en charge les questions de sécurité ; à créer les conditions pour un approfondissement de la démocratie en Haïti et du renforcement des institutions issues des élections : le pouvoir exécutif - qui est déjà en place, les deux chambres du parlement sont en place et l’ensemble de toutes les institutions électives du pays sont déjà en place. Il va falloir continuer à travailler pour renforcer ces institutions, recréer la dynamique de dialogue et de concertation entre les trois branches du pouvoir et créer les conditions pour qu’Haïti passe à la prochaine étape, à savoir : la création d’un contrat social entre les gouvernants et le peuple haïtien dans le cadre du développement.

 

Bureau de la Communication : Votre message au peuple haïtien, Mr le DSRSG- RC-HC ?

DSRSG : La nouvelle mission des Nations Unies - la Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice en Haïti - arrive à un moment propice. Les succès réalisés par la MINUSTAH, qui ont permis de ramener la stabilité politique, de ramener la sécurité, de travailler avec les haïtiennes et les haïtiens pour avoir des institutions crédibles et compétentes, ce travail va se poursuivre. Aux haïtiennes et aux haïtiens qui nous suivent, je voulais simplement leur dire que le départ de la MINUSTAH ne doit pas du tout être interprété comme un désengagement des Nations Unies. Au contraire, la MINUJUSTH est une nouvelle mission des Nations Unies, sous une nouvelle configuration, avec de nouveaux objectifs. Mais sa présence, sa mise en place témoignent de la poursuite et de l’approfondissement de l’engagement des Nations Unies auprès du peuple haïtien et auprès du gouvernement haïtien pour continuer à travailler ensemble, pour maintenir la stabilité politique, renforcer les institutions démocratiques et créer les conditions pour un développement durable afin que tous les haïtiens et toutes les haïtiennes commencent à voir les fruits de la paix et de la démocratie dans leur vie quotidienne.