TRADUCTION DE LA DECLARATION DE LA VICE SECRETAIRE GENERALE LORS DU POINT DE PRESSE CONJOINT AVEC LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Samedi 04 novembre 2017, Les Cayes
Quand vous [Monsieur le Président] êtes venu en septembre aux Nations Unies, nous avons pensé que nous pouvions avoir une conversation sur le choléra. Non seulement nous avons eu une conversation sur le choléra et sur le fait de réduire à zéro transmission en Haïti, mais vous nous avez aussi donné toute une vision des aspirations du peuple haïtien. C’est cette énergie que vous nous avez donnée qui nous amène ici aujourd'hui, moi, l'envoyée spéciale Josette Sheeran et la Représentante spéciale du Secrétaire général qui est nouvelle à ce poste, Susan Page et son adjoint, Mamadou Diallo.
C'est vraiment très exaltant pour nous. Nous sommes ici au moment où il y a de nouveaux dirigeants à la fois aux Nations Unies, mais aussi ici en Haïti. Nous venons pour essayer de trouver une autre façon de mieux faire les choses. Parce que dans le passé, nous n’avons pas été à la hauteur. Nous n'avons pas été en mesure de faire ce que nous avions prévu. Mais Monsieur le Président, vous savez que les femmes font mieux les choses.
Nous sommes arrivés hier. Nous avons eu une conversation très profonde avec l'équipe des Nations Unies parce que nous sommes pleinement engagés à continuer de soutenir le gouvernement et le peuple d'Haïti et je tiens à vous remercier pour l'accueil chaleureux de votre gouvernement et de la population. Nous avons rencontré le Premier Ministre hier. Non seulement nous avons coprésidé le comité de haut niveau sur le choléra, mais nous avons aussi pu entendre différents aspects de ce qui est nécessaire pour que nous puissions voir la fin du choléra en Haïti, la fin de la transmission du choléra en Haïti.
Ce matin nous nous sommes embarqués dans une caravane de changement, mais peut-être une qui a commencé avec le problème du choléra. Les premières heures de notre visite étaient avec ceux qui souffrent du choléra. Nous sommes allés chez les personnes qui essaient de surmonter les obstacles - parce que l'eau et l'assainissement sont un obstacle à la fin de la transmission du choléra. Mais ce que nous avons vu, au-delà de la souffrance, ce sont les nombreux héros qui travaillent pour essayer de voir la fin de tout cela.
Nous l'avons vu dans les yeux des femmes et dans les yeux des jeunes, chez ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre le choléra. Comme dirait ma collègue Josette, ce sont les guerriers du choléra, ceux qui permettront d’en finir avec le choléra. Mais nous sommes également allés plus loin en visitant les communautés qui ont mis fin à la défécation à l'air libre. Pour voir comment les partenaires religieux se sont réunis avec les communautés, comment une femme a pu trouver l'argent pour construire ses toilettes sèches, pour permettre aux autres d'utiliser ses toilettes. Elle s’occupe également de beaucoup d'orphelins. Et je pense que c'est l'esprit. Ce sont les héros de la population haïtienne et c'est ce qui nous donne l'énergie et l'engagement de continuer à vous voir réussir. Après notre visite à St Michel [de l’Atalaye] nous sommes descendus rejoindre votre caravane du changement.
Et je pense que c’est ce qui nous a impressionnés, parce que nous sommes convaincues. Oui, nous ferons le travail derrière Haïti pour y arriver, pour tourner chaque pierre jusqu'à ce que nous trouvions la transmission zéro. Mais ce qu’il y a de plus que cela, c’est votre vision d'investir dans l'avenir d'Haïti. L'avenir du peuple. Les jeunes hommes et femmes d'Haïti et nous l’avons vu dans ce que nous avons fait aujourd'hui. Dans les infrastructures qui vous sont nécessaires pour construire votre pays. Sans infrastructures vous ne pouvez pas avoir les emplois, les revenus, les ressources pour payer les services d'eau, d'assainissement, de santé et d'éducation. Donc, nous sommes d'accord que c'est au-delà de la charité, c'est investir dans votre avenir. Nous avons vu l'innovation, étant donné que vous faites ce que vous pouvez avec les ressources que vous avez. Et je pense que cela montre que si Haïti peut faire un pas en avant, beaucoup plus de mesures devraient être prises pour soutenir cet effort. Et je crois que la communauté internationale commencera à voir à travers nous ce qui se passe ici, quand nous retournerons aux Nations Unies, quand nous retournerons à la Banque Mondiale, quand nous parlerons aux investisseurs que c'est une nouvelle ère pour Haïti et qu'Haïti mérite la chance d'avoir un nouvel avenir.
Nous avons visitez la pépinière, où vous semez des graines d’arbres, où vous créez les serres pour vos frères et sœurs. Pas seulement pour enseigner aux enfants dans leur programme d'études pour qu’ils grandissent en comprenant la valeur de l'environnement, que l'être humain doit vivre avec son environnement et ne pas le détruire car sans lui il n'y a pas d'avenir. Ce que nous avons vu était aussi une opportunité de reboisement en Haïti. Pour que les collines nues soient maintenant couvertes d'arbres. Et pas seulement les arbres dont nous avons besoin pour contribuer à ce qui est nécessaire pour réduire le changement climatique, mais aussi pour que cela devienne un revenu et que cela puisse créer des emplois. Et laissez-moi vous dire que nous vous félicitons, pour toutes les personnes que nous avons vu travailler. C'est peut-être temporaire aujourd'hui, mais vous posez les bases de l'emploi pour demain. Et je pense que c'est important que vous jetiez les bases.
Nous étions très exaltées de voir des femmes. Des femmes qui travaillent. Et pas seulement pour des taches de nettoyage, il y avait aussi une dame qui conduisait l'un des équipements et je pense que cela doit être félicité. Ce qu'un homme peut faire en Haïti, une femme en Haïti peut le faire aussi. Ce que nous venons de voir est encourageant.
Il y a beaucoup de travail à faire en Haïti. Je pense que vous savez mieux que quiconque que les défis sont nombreux. Il y en a beaucoup. Tout ce que vous faites sur cette caravane de changement doit faire en sorte que ce soit un début, que vous trouviez votre grand plan pour renforcer vos institutions, pour porter à la connaissances des communautés ce que vous faites et que vous le fassiez avec elles.
Nous pouvons donc voir les objectifs de développement durable, tous les 17, être atteints d'ici 2030 en Haïti. Ce n'est pas impossible.
Vous ne devenez pas un espoir juste pour Haïti, mais vous devenez un espoir pour cette région, un espoir dans le monde où les personnes ont pour leur part abandonné, où les gens ne croient plus. Vous créez pour eux l'opportunité de croire à nouveau et je pense que c'est important.
Quel que soit ce que nous voyons, nous voyons une lumière au bout du tunnel. Peut-être un long tunnel, peut-être une longue marche, mais vous avez commencé cette marche et ce que nous nous sommes engagés à faire, aux Nations Unies, c’est de vous accompagner et d'emmener beaucoup plus de personnes des Nations Unies pour aider Haïti à être à la place où elle espère être dans le village global.
Nous vous remercions d’avoir partagé aujourd'hui avec nous ce que vous avez. Nous nous engageons en ce sens. Nous laissons derrière nous Susan Page, une femme de fond, qui va articuler ce que souhaite le secrétaire général Antonio Guterres. Lui aussi a une vision pour Haïti et cette vision est de soutenir le leadership [d’Haïti] pour réussir. Donc ce que je peux dire c'est "à suivre".
Merci.