L’éducation propice à la formation de citoyens responsables demande une approche innovante dans un pays tel qu’Haïti. Le quotidien difficile des familles et l’évolution personnelle soumise aux maux du sous-développement créent un creuset d’inertie et d’apathie pour les jeunes n’ayant pas connu un visage plus clément de la vie. Dans cette spirale annihilatrice, la relève ne semble pas vraiment s’intéresser à ses droits civils et politiques, ni aux responsabilités des acteurs étatiques envers elle. 

#IlEtaitUneFABLE, le projet éducatif et créatif mis en œuvre par le bureau de la communication et de l’information publique de la MINUJUSTH, permet de remplacer la formulation du jugement silencieux de la relève face à l’irresponsabilité coriace des aînés par une dynamique d’engagement des enfants à poser des actions concrètes et personnelles dans leur famille, école et quartier, pour le renforcement de l’état de droit, des droits de l’homme et de la sécurité publique. Cette phase II du projet de concours de fables lancé en 2018 continue son cheminement lumineux en invitant ces enfants à identifier également les engagements qu’ils souhaitent que les autorités et institutions nationales prennent envers eux. À quel pays sinon ces jeunes des écoles partenaires de l’UNESCO peuvent-ils prétendre, si ceux portant la charge de leur bien-être ne répondent pas aux obligations qui leur échoient ?  

Le Collège des Normaliens Réunis

Nous sommes accueillis par les sourires de trois filles ayant participé à la première phase, et d’autres regards vifs, interrogateurs. Ce n’est pas chaque jour que ces thèmes sont abordés… laissant derrière eux le quotidien de ténèbres qu’Haïti leur promet, les élèves de ce premier établissement visité boivent les paroles du magistral Frankétienne, Artiste de l’UNESCO pour la paix. Étonnement. Émerveillement. « Il faut oser et nourrir ses rêves pour aboutir à l’extraordinaire ! » Enracinant leurs engagements dans ce rêve qui s’illumine en eux, Sophie Boutaud de la Combe, la conceptrice de ces ateliers de coaching collectifs, les accompagnent sur ce chemin : famille, école, quartier. L’un après l’autre ces espaces de vie deviennent centres de choix pour moins de violence, plus de justice, d’égalité et d’équité.

Après cette journée passée ensemble, trente-six jeunes filles et garçons auront retenu qu’ils peuvent faire une différence dans le relèvement de la patrie. À cette nouvelle prise de conscience individuelle, ils veulent ajouter celle des autorités et institutions qui décident de leur sort, pour construire avec eux une société haïtienne plus sure, plus juste, plus respectueuse des droits.

#IlEtaitUneFABLE