#IlEtaitUneFABLE : le rêve de Frankétienne au lycée national de Cité Soleil

Le 26/01/2019, la MINUJUSTH se rendait au lycée national de Cité Soleil pour inviter les enfants à identifier les engagements qu’ils souhaitent que les autorités et institutions nationales prennent envers eux. © Leonora Baumann / UN / MINUJUSTH, 2019

Le 26/01/2019, la MINUJUSTH se rendait au lycée national de Cité Soleil pour inviter les enfants à identifier les engagements qu’ils souhaitent que les autorités et institutions nationales prennent envers eux. © Leonora Baumann / UN / MINUJUSTH, 2019

Le 26/01/2019, la MINUJUSTH se rendait au lycée national de Cité Soleil pour inviter les enfants à identifier les engagements qu’ils souhaitent que les autorités et institutions nationales prennent envers eux. © Leonora Baumann / UN / MINUJUSTH, 2019

Le 26/01/2019, la MINUJUSTH se rendait au lycée national de Cité Soleil pour inviter les enfants à identifier les engagements qu’ils souhaitent que les autorités et institutions nationales prennent envers eux. © Leonora Baumann / UN / MINUJUSTH, 2019

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26 jan 2019

#IlEtaitUneFABLE : le rêve de Frankétienne au lycée national de Cité Soleil

Savannah Savary

L’aigle d’acier survole à ras le quartier mythique de Cité Soleil pour atterrir à l’aéroport Toussaint-Louverture. Cité Soleil de toutes les misères. Terrain de chasse des politiciens. Cauchemar des forces de l’ordre. Refuge des démunis. Paradis des cochons sans maître. Dans cet étalage de constructions disparates, le lycée national de Cité Soleil impose.

La cour de récréation s’est transformée ce matin en terrain de sport. Les jeunes participent ce samedi à différentes activités extra-curriculaires. Frankétienne pose pour la photo à côté de son portrait peint sur le mur de l’établissement, heureux de sa spirale mise en exergue. Nous sommes accueillis par des élèves en classes terminales. L’organisation de la journée se déroule avec précision. Le groupe semble mature et réceptif. Les échanges sur les trois thèmes traités par l’atelier de travail permettent de constater une prise de conscience chez eux.

Sécurité. Droits de l’homme. État de droit. Des thèmes utilisés seulement par les aînés et la presse pour dénoncer… Mais rarement pour éduquer. Pourtant, cette jeunesse a soif de découvrir, connaître, s’approprier ses droits… Pour mieux accomplir ses devoirs civiques et politiques. Les protestations montent parfois d’un groupe… Non pas parce qu’ils ne comprennent pas le travail demandé mais parce qu’ils sont sceptiques quant à l’utilité et l’aboutissement de la démarche : « Pourquoi identifier les manquements des autorités et institutions nationales responsables de garantir leurs droits naturels, assurer leur bien-être ? », « À quoi cela servira-t-il de dégager et rédiger ces engagements qui ne parviendront pas à leurs destinataires ? ».

À force d’être abusée, la jeunesse ne croit plus aux promesses ! Aussitôt qu’ils réalisent que l’objectif de ce projet conjoint MINUJUSTH-UNESCO est justement de faire parvenir leurs demandes auprès des responsables, ils se constituent en petits groupes, se penchent sur leurs inquiétudes et rédigent à l’encre de leurs espoirs, les engagements à l’intention des dirigeants. Les inquisitions sont fondées. Les réclamations justes : « Pourquoi les jeunes de Cité Soleil sont-ils traités comme la lie de la société haïtienne ? », « Ne sont-ils pas la relève ? » ou encore « Ne peuvent-ils eux aussi aspirer à un pays meilleur ? ».

Le rêve de Frankétienne les hante tous. Faire l’impossible pour marcher vers la lumière... Il est quatre heures de l’après-midi. Léonora, la talentueuse photographe de la MINUJUSTH, s’est juchée sur une rampe en fer pour photographier le quotidien de Cité Soleil. Zone de non-droit ! Vraiment ? Pourtant un mariage vient de rentrer à l’église. Deux enterrements se succèdent dans la rue avec leurs cortèges bruyants. Ces enfants de Cité Soleil ont appris aujourd’hui qu’ils sont la force. Qu’elle est en eux. Les croyances limitantes, asphyxiantes, ne construisent pas et n’assurent pas un demain glorieux. Un cri plane sur le lycée national de Cité Soleil. Jeunes de partout, réveillez-vous ! Réclamez vos droits ! Osez le rêve !

Retrouvez ci-dessous les fable des deux lauréats #IlEtaitUneFABLE issus du lycée national Cité Soleil :

« Le Manguier, l'Homme, le Serpentier et les Fourmis » (Roseline ALEXIS)

« L'Homme et l'Environnement » (Rodeler BUTEAU)

#IlEtaitUneFABLE