L’IMED assiste légalement et réinsère les mineurs en conflit avec la loi en partenariat avec les autorités de la chaîne pénale et la MINUJUSTH

Deux jeunes du Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi (CERMICOL), à Port-au-Prince, à l’occasion d’un atelier sur la prise d’engagements, en mai 2019. © Leonora Baumann / UN / MINUJUSTH, 2019

6 sep 2019

L’IMED assiste légalement et réinsère les mineurs en conflit avec la loi en partenariat avec les autorités de la chaîne pénale et la MINUJUSTH

David Nieto

Le 6 août 2019, l’Institut mobile d’éducation démocratique (IMED), une organisation haïtienne de défense des droits de la personne, renouvelait son projet d’accès à la justice et de protection des mineurs en détention préventive. Mis en œuvre en 2018-2019, ce projet bénéficie dès lors d’une deuxième phase de trois mois supplémentaires, d’août 2019 à octobre 2019, pour continuer à réduire la détention préventive prolongée parmi les détenus du Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi (Cermicol) de Port-au-Prince. Un projet qui associe assistance légale et réinsertion, avec le soutien technique de la section Juridictions modèles de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice (MINUJUSTH) et le soutien financier de son programme de Réduction de la violence communautaire (RVC).

Des représentants de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) et de la Brigade de protection des mineurs (BPM), le Commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance (TPI) de Port-au-Prince mais aussi les doyens des TPI de Port-au-Prince et de Croix-des-Bouquets : c’est l’ensemble des acteurs de la chaîne pénale qui étaient présents à l’occasion du lancement de la phase II du projet d’assistance légale de mineurs de l’IMED. En appui à la lutte des institutions haïtiennes contre la détention préventive, l’organisation entend garantir l’accès à la justice pour tous, et particulièrement pour des populations vulnérables comme les mineurs.

Grâce à la phase I du projet, mis en œuvre de juillet 2018 à juin 2019, 137 mineurs en situation de détention préventive prolongée ont pu être libérés, soit 60 % du Cermicol. « Certains mineurs restent incarcérés sans jugement parfois une, deux ou trois années. C’est notre devoir de leur donner accès à la justice en leur fournissant d’abord une assistance légale, mais aussi en les aidant à se réorienter à la sortie », explique Kettly Julien, directrice exécutive de l’IMED.

Une fois libérés, l’objectif est d’assurer la réinsertion socioéconomique de ces mineurs grâce à la formation professionnelle. C’est pourquoi, parmi les 320 bénéficiaires du projet, plus de 60 mineurs déjà libérés vont pouvoir suivre des apprentissages dans des différentes branches de métier : le carrelage, l’informatique, l’électricité, la plomberie ou encore l’hôtellerie. Pour ces jeunes, la chance de pouvoir trouver un travail et un nouveau souffle après leur libération.