La prison de Hinche met en place un poulailler dans un projet de formation et de réinsertion des détenus en partenariat avec la MINUJUSTH

Au sein de la prison civile de Hinche (Centre), la DAP, la MINUJUSTH et la SOSETA ont mis en œuvre un projet d’élevage et de formation en techniques avicoles au profit de 116 détenus. © Leonora Baumann / UN / MINUJUSTH, 2019

Au sein de la prison civile de Hinche (Centre), la DAP, la MINUJUSTH et la SOSETA ont mis en œuvre un projet d’élevage et de formation en techniques avicoles au profit de 116 détenus. © Leonora Baumann / UN / MINUJUSTH, 2019

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14 aoû 2019

La prison de Hinche met en place un poulailler dans un projet de formation et de réinsertion des détenus en partenariat avec la MINUJUSTH

David Nieto

Au sein de la prison civile de Hinche (Centre), les détenus prennent part depuis janvier 2019 à un projet peu commun. Entre ses murs, l’établissement a mis en place un élevage de poulets. Une façon pour la Direction de l’administration pénitentiaire d’améliorer les conditions de détention à travers l’alimentation, mais aussi de contribuer à la réinsertion sociale de 116 prisonniers qui ont suivi des formations en techniques avicoles. Occuper les détenus et réduire les risques de récidive, c’est l’objectif de ce projet de 6 mois mené en partenariat avec la Société des services et de transformation agricole (SOSETA) et financé par le programme de Réduction de la violence communautaire (RVC) de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH).

Le 22 juillet 2019, les représentants de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP), de la SOSETA, ainsi que du programme de Réduction de la violence communautaire et de l’Unité correctionnelle de la MINUJUSTH, étaient tous réunis à la prison civile de Hinche à l’occasion de la clôture du projet de réhabilitation du centre carcérale et de réinsertion de ses 116 prisonniers. Ici comme ailleurs en Haïti, l’amélioration des conditions de vie des prisonniers représente encore un défi complexe sur lequel la DAP continue à travailler. En appui à la politique gouvernementale pour la gestion des prisons, ce projet de réhabilitation carcérale a permis d’améliorer le plus rapidement possible le bien-être des détenus avec la construction et l’équipement d’un poulailler de poulets de chair au sein même de la prison.

Dans une perspective de réduction de la violence communautaire, le projet permet l’occupation positive des détenus. Grâce à la SOSETA, une partie de la production est également commercialisée dans le marché local. Un moyen de faciliter le retour au foyer des détenus en leur permettant de subvenir rapidement aux besoins de leurs familles au moment de leur libération. A ce jour, plus de 2 900 poulets ont déjà été vendus au sein des communautés environnantes.

En parallèle de la mise en place de l’élevage, la prison de Hinche a également organisé une formation théorique et pratique en techniques avicoles. Le projet incorpore de cette façon une dimension de réinsertion sociale qui parachève le projet de réhabilitation de la prison, en offrant aux détenus des opportunités vocationnelles.

Pendant 28 jours, 116 détenus (dont 15 femmes et 2 mineurs) ont ainsi suivi un apprentissage afin d’obtenir un diplôme avant d’être accompagnés par une organisation ou une entreprise. De fait, déjà 11 anciens détenus ont pu se réinsérer dans leur communauté.

« Nous espérons que ce partenariat tant fructueux puisse continuer autant que possible, s’enthousiasme sous-directeur des régions Centre et Artibonite (SDCA) de la DAP, le Commissaire Marlon W. Romage, afin de pouvoir étendre cette idée, cette vision, cette image sur l’ensemble du système pénitentiaire haïtien. »

Afin de pérenniser cette activité de réinsertion sociale dans la prison civile de Hinche ou dans d’autres établissements pénitentiaires, 15 agents pénitentiaires (dont 1 femme) ont également suivi la formation, avec pour objectif de contribuer de façon durable à l´amélioration des conditions de vie dans les centres de détention en Haïti et la future réinsertion des prisonniers dans la société.

75 000 bénéficiaires de projets de Réduction de la violence communautaire (RVC) de la MINUJUSTH

Entre octobre 2017 et avril 2019, plus de 75 000 personnes, dont 36 900 femmes, ont bénéficié de projets de RVC mises en œuvre par 68 partenaires (60 locaux, 6 internationaux et 2 agences onusiennes) avec l´appui de la MINUJUSTH. Afin de consolider des dynamiques positives qui permettent de réduire la violence dans les quartiers, une partie de ces projets fournissent aux participants des outils pour générer des revenus, se former et la gérer son entreprise.

Sous le leadership des acteurs et des dirigeants communautaires, ainsi que des organisations de base, les projets RVC de la MINUJUSTH visent à réduire l’insécurité et la violence dans les communautés, ainsi qu’à atténuer les effets de cette violence sur leur développement. La protection des groupes vulnérables, des femmes, des jeunes dans des contextes à risque, des enfants et des hommes qui vivent dans ces communautés este au centre des actions de ces projets, lesquels visent à améliorer la stabilité, l’inclusion et le respect des droits.

Au-delà des acteurs et des dirigeants communautaires, les agences gouvernementales et les agences, fonds et programmes des Nations Unies sont étroitement associés au processus, dans le cadre de la stratégie de la MINUJUSTH qui vise un transfert graduel de responsabilités au gouvernement haïtien et aux acteurs du développement.