Le Secrétaire général encourage la transition vers une présence des Nations unies autre qu’une mission de maintien de la paix en Haïti
Le deuxième rapport du Secrétaire général sur la situation en Haïti, depuis le déploiement de l'appui de la Mission des Nations unies pour l'appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH), souligne qu'Haïti a accompli d’important progrès sur la voie d'une stabilité durable. Néanmoins, des efforts restent à faire.
Daté du 1er juin 2018, le rapport souligne un climat de relative stabilité dans le pays ces derniers mois, qui a permis au gouvernement d'Haïti de poursuivre son programme de réformes dans sept domaines prioritaires, y compris la réforme de l'État et la promotion de la stabilité à travers des projets sociaux. Ces priorités comprennent également le renforcement du pouvoir judiciaire, la lutte contre la corruption et le renforcement de la Police nationale d'Haïti (PNH).
Dans son rapport, le Secrétaire général condamne fermement les actes de violence récemment perpétrés par des gangs dans les quartiers sud de Port-au-Prince, et indique qu’il « importe au plus haut point de préserver les avancées réalisées dans le secteur de la sécurité ».
Des efforts restent à faire
Prenant note des progrès réalisés en ce qui concerne la mise en œuvre conjointe du Programme d’accompagnement et de conseil (PAC) de la PNH par la composante de police (UNPOL), le Secrétaire général indique que « des efforts restent à faire pour préserver et consolider les progrès accomplis en vue de garantir l’application adéquate des mesures prioritaires énoncées dans le plan de développement stratégique quinquennal de la Police nationale d’Haïti et de renforcer l’indépendance de la police.
Le rapport attire également l'attention sur la surpopulation carcérale, un « phénomène qui dure depuis plusieurs décennies qui s’explique en partie par la durée excessive de la détention provisoire et les dysfonctionnements de l’ensemble du système judiciaire ». Encouragé par l'engagement du Président Jovenel Moïse à lutter contre la détention préventive prolongée, le Secrétaire général exprime dans le rapport son espoir de « voir progresser la lutte contre la surpopulation carcérale et de constater les résultats concrets des mesures prises récemment pour fournir une aide juridictionnelle aux détenus du pénitencier national ».
Se déclarant préoccupé par les violations des droits de l'homme dont la Police nationale se serait rendure responsable, notamment à Lilavois et à Grand-Ravine en 2017, le Secrétaire général réitère dans son rapport sa demande aux autorités haïtiennes de faire en sorte que les responsables de tels actes soient rapidement traduits en justice.
Un pacte en faveur d’une plus grande cohésion sociale et politique
"Comme le peuple haïtien, j’espère que de véritables consultations nationales tant attendues aboutiront à la création d'un pacte en faveur d’une plus grande cohésion sociale et politique", ajoute le Secrétaire général, soulignant que cela "consolidera les progrès réalisés en matière de sécurité et de stabilisation au cours des 10 dernières années et renforcera véritablement les institutions de l’État de façon à répondre aux besoins de la population haïtienne."
Le rapport souligne également que "des efforts conjoints pour réaliser des progrès contre la stratégie de sortie MINUJUSTH seront essentiels à la consolidation des acquis dans le pays et à l'établissement d'une base solide pour la stabilité politique à long terme, la sécurité et le développement en Haïti".
Préparer la transition
En annexe du rapport figurent les efforts communs visant à atteindre les 11 objectifs fixés, assortis de 46 indicateurs et d’échéances pour la transition définie par le Gouvernement et les organismes des Nations unies.
"Les progrès réalisés à cet égard contribueront à préparer une transition réussie vers une présence des Nations Unies autre qu’une mission de maintien de la paix et aideront Haïti à s’engager plus résolument sur la voie du développement durable", conclut le Secrétaire général.