Mission d’évaluation stratégique : écouter les autorités et acteurs de la vie nationale sur le futur rôle des Nations Unies en Haïti
Du 16 au 20 janvier 2019, les Nations Unies en Haïti ont accueilli une mission d’évaluation stratégique. Menée par le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, puis par le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Miroslav Jenča, la délégation avait pour but de rencontrer toutes les parties prenantes afin de discuter, comme prévu par le Conseil de sécurité, du futur rôle de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans le pays après le départ de la Mission des Nations Unies pour l'appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH), le 15 octobre 2019.
Durant 15 années, le gouvernement haïtien et l’ONU ont collaboré pour renforcer la sécurité et la stabilité politique au travers de l’appui de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), de 2004 à 2017, puis de la MINUJUSTH, de 2017 à 2019. Mais aussi pour appuyer les efforts humanitaires et le développement au travers des Agences, Fonds et Programmes de l’ONU présents dans le pays.
L'Haïti de 2019 n’est plus l'Haïti de 2004. C’est pourquoi, du 16 au 20 janvier 2019, une délégation de diplomates de haut niveau est venue rencontrer les autorités nationales ainsi que les acteurs de la vie nationale. Une mission dépêchée par le Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, comme le priait le Conseil de sécurité dans sa résolution 2410.
L’objectif de ces diplomates ? Fournir une évaluation de la situation sur le terrain et des projections sur les domaines dans lesquels un appui continu des Nations Unies pourra être bénéfique compte tenu des priorités du pays afin de définir et planifier soigneusement une collaboration future.
La fin des opérations de maintien de la paix en Haïti…
En quatre jours, la mission d’évaluation stratégique a rencontré les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, l’Office de la protection du citoyen (OPC) ainsi que des représentants de partis politiques et de la société civile. L’occasion d’un bilan sur le chemin parcouru : « Durant les deux dernières décennies, Haïti a réalisé des progrès notables dans des domaines essentiels pour sa stabilité et son développement, a souligné M. Lacroix. Il existe un consensus général sur le fait qu’une opération de maintien de la paix des Nations Unies n’est plus nécessaire dans le pays. »
Pour Haïti et les Nations Unies, 2019 est une année importante assurant la transition vers un nouveau partenariat qui consolide les acquis en matière de stabilité et soutienne les progrès accomplis dans la réalisation des 17 objectifs de développement durable (ODD) en Haïti. « Il est de la plus haute importance pour nous d’écouter l’analyse et la vision du gouvernement haïtien concernant notre partenariat continu », a indiqué M. Lacroix.
… Mais pas la fin de l’appui des Nations Unies
Pour autant, la fin des opérations de maintien de la paix en Haïti ne signifie pas la fin de l’appui des Nations Unies au pays. « Il y a plusieurs modalités sous lesquelles l’ONU peut continuer d’accompagner Haïti, a souligné M. Lacroix. Afin de consolider les acquis démocratiques et en faveur de la stabilité, mais aussi pour contribuer au renforcement du développement socio-économique ».
Au travers de leurs différents échanges, les membres de la mission d’évaluation stratégique ont examiné les besoins du pays et de la population, afin de définir le niveau d’appui requis et la configuration des Nations Unies à travers laquelle cet appui pourrait être fourni afin d’éviter la perte des acquis de ces dernières années.
Suite aux consultations, un rapport sera remis au Secrétaire général afin de présenter les recommandations de la délégation au Conseil de sécurité concernant la structure la plus appropriée pour la future présence des Nations Unies en soutien au gouvernement haïtien.