Multiplication et standardisation des bonnes pratiques au sein de la PNH, un des succès du PAC

Le programme d’accompagnement et conseils (PAC) de la composante Police de la MINUJUSTH est avant tout un processus de transfert d’expertise à la PNH. © Logan Abassi / UN

10 jan 2019

Multiplication et standardisation des bonnes pratiques au sein de la PNH, un des succès du PAC

UNPOL Comlan Flavien Dovonou

Au travers du programme d’accompagnement et conseils (PAC), la composante Police de la Mission des Nations Unies pour l'appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH), apporte un appui technique à la Police nationale d'Haïti (PNH) grâce à un panel de policiers internationaux expérimentés déployés dans les 10 départements pour accompagner leurs homologues dans la mise en œuvre sur le terrain du plan de développement stratégique 2017-2021.

Avec pour objectif d’assurer à terme une autonomie complète des officiers supérieurs de la PNH au niveau de la planification, de l’organisation, de la direction et du contrôle des activités opérationnelles et administratives, le PAC est avant tout un processus de transfert d’expertise. La qualité du savoir-faire et du savoir être des policiers internationaux conseillers est à ce titre l’un des principes fondamentaux de la réussite de ce programme.

Les policiers internationaux, déployés au nombre de 10 par chef-lieu de département, sauf à Port-au-Prince où cet effectif est porté à 18, offrent aux directeurs départementaux et à leurs collaborateurs, ainsi qu’aux cadres des unités spécialisées et aux chefs de service, un appui technique ou opérationnel et de conseils stratégiques en vue de rendre les pratiques de la PNH conformes aux bonnes pratiques recommandées tant du point de vue managérial, qu’administratif et opérationnel par les valeurs, règles et principes de l’institution ainsi que les impératifs du respect des droits de l’Homme. Un mécanisme qui permet de jauger les performances a été mis en place afin d’assurer une évaluation objective du programme.

L’extension des bonnes pratiques

Après 18 mois de mise en œuvre, de réelles avancées ont été observées. À la première évaluation annuelle du programme, les résultats sont positifs avec de nombreuses bonnes pratiques enregistrées. Au nombre de celles-ci, on peut citer dans les directions départementales, la réalisation de monographie détaillée des différents départements, la conception de plans de sécurisation et d’un mécanisme d’évaluation de risques, la mise à disposition d’un registre pour l’inventaire des armes et munitions mais également des autres matériels mobiliers et immobiliers dans les unités, la mise en place de carnets de bord dans les véhicules et l’affectation de conducteurs pour un meilleur suivi de la maintenance, la création de bases de données du personnel permettant une meilleure gestion des hommes et un suivi du mouvement des policiers, le développement progressif du reflexe du compte rendu formel instantané des événements par messagerie électronique, l’utilisation d’un formulaire de rapport de mission l’utilisation d’un canevas de rapport mensuel, pour ne citer que quelques exemples.

Du point de vue opérationnel également, les résultats montrent une extension des bonnes pratiques. Ainsi, toutes les opérations policières d’envergure menées sont au préalable planifiées et exécutées conformément à un ordre ou un plan d’opération rédigée et qui précise clairement les missions des différentes unités subordonnées.

Dans le cadre du suivi du respect des droits humains, un mécanisme de suivi des délais de garde à vue a été mis en place.

Certains départements, particulièrement actifs, ont mis en place des bulletins de renseignements quotidiens (BRQ) contenant la situation de la criminalité dans le département. Dans d’autres, des séances de travail sont organisées avec les autorités et la population locale pour la redynamisation de la police de proximité. Dans le département du Sud-Est, il a été créé un protocole de suivi des individus déférés devant le juge de paix. Dans ce même département, il a été mis en place un système d’évaluation des personnels du département en vue d’optimiser leur rendement.

Le commissaire divisionnaire Jean Bornelus Bazelaire, Directeur départemental de l’Artibonite, témoigne : « Le PAC apporte une amélioration considérable dans le cadre des planifications notamment les plans d’action. Cela permet également aux gens de prendre des initiatives parce qu’ils ont des conseillers. En ce qui concerne mes gars, ils sont beaucoup plus actifs ».
Pour ce qui est des autres grandes unités de la PNH basées à Port-au-Prince, notamment l’Ecole nationale de la police, l’Inspection générale de la PNH, la Direction centrale de la police judiciaire, la Direction des renseignements généraux, l’Unité de planification stratégique et les Services centraux de la PNH, des avancées notables ont été également enregistrées. 

Pour faciliter la standardisation et l’extension des bonnes pratiques recensées et améliorer la performance du PAC, une deuxième génération de ce programme a été conçue. Mise en œuvre depuis 6 mois, cette nouvelle génération corrige également les quelques insuffisances constatées par les leçons tirées de l’expérience de ce projet pilote.