PNH : les bailleurs de fond se réunissent pour continuer à développer l’institution

La Police nationale d’Haïti (PNH) a réuni un Comité de mise en œuvre et de suivi (COMOS) autour de son Plan stratégique de développement (PSD) 1017-2021 © UNPOL Uttam Timalsina / UN / MINUJUSTH, 2019

5 fév 2019

PNH : les bailleurs de fond se réunissent pour continuer à développer l’institution

David Nieto

Le 25 janvier 2019, la Police nationale d’Haïti (PNH) réunissait plusieurs bailleurs de fond comme les Etats-Unis, le Canada, la France, l’Union européenne ou les Bahamas pour un Comité de mise en œuvre et de suivi (COMOS) autour de son Plan stratégique de développement (PSD) 2017-2021. En présence du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP), du Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) et du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), la PNH a présenté le bilan de cette première année avant d’évoquer ses enjeux pour l’avenir, à l’heure du départ de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH), possiblement le 15 octobre prochain. L’occasion de préparer la transition vers la fin des opérations de paix en Haïti.

Afin de se préparer à la fin du mandat de la MINUJUSTH, la Direction conjointe de la Planification stratégique de la PNH a réuni les représentants de la coopération internationale et des membres du gouvernement haïtien autour du bilan du PSD. Une façon de sensibiliser ces acteurs sur le financement de cette institution garante de la sécurité publique dans le pays.

La PNH se doit d’être prête à avancer seule"

Le Directeur général de la PNH, M. Michel-Ange Gédéon, a d’abord tenu à féliciter ses collaborateurs de la PNH pour la maintien de la sécurité publique durant le mois de décembre 2018 : « Cette période des fêtes s’est avérée beaucoup plus calme que d’habitude. Un succès que l’on doit aux policiers mais aussi à la collaboration de la MINUJUSTH. Cet appui logistique et cette expertise des policiers internationaux vont certainement nous manquer après leur départ. Mais l’institution se doit d’être prête à avancer seule. »

En matière de sécurité publique, la pérennité des progrès réalisés par la PNH dépend autant de la volonté politique du gouvernement que de l’appui financier des bailleurs de fond. Un message clair envoyé par les policiers haïtiens aux membres de ce premier COMOS de l'année, qui devraient se réunir de nouveau en mai 2019 pour déterminer les modalités de leur coopération.

Le 16 janvier dernier, une mission d’évaluation stratégique se rendait en Haïti pour écouter les autorités et les acteurs de la vie nationale afin de déterminer le futur rôle des Nations Unies dans le pays. Il s’agira de déterminer également les moyens nécessaires à cette transition pour la prise en charge des éventuelles taches résiduelles après le départ de la MINUJUSTH.   

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3 QUESTIONS À CASSENS JEAN EMMANUEL,

REPRÉSENTANT DU MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES (MEF)

À titre personnel, quel bilan faites-vous de cette réunion du COMOS ?

J’ai avant tout réalisé qu’il y avait une très forte coopération entre les bailleurs de fond et le gouvernement haïtien pour le renforcement de l’institution de la Police nationale d’Haïti (PNH). Cette collaboration est certainement à consolider pour que le bon travail de la PNH perdure, en lien avec la solidarité internationale.

Le Conseil de Sécurité décidera en avril du départ de la MINUJUSTH possiblement le 15 octobre 2019. Êtes-vous confiant pour la suite du développement de la PNH ?

Le gouvernement haïtien est déterminé à soutenir l’institution de la PNH. Le départ de la MINUJUSTH va certainement laisser des vides à combler en termes de logistique, des ressources humaines et de qualité.

La sécurité publique est une nécessité pour mettre Haïti sur le chemin du développement"

Mais l’institution est très jeune et je suis convaincu qu’elle saura s’adapter et s’ajuster. Et le MEF est déterminé à l’aider dans ce sens. La sécurité publique du pays en dépend, cette sécurité que réclament les familles haïtiennes mais aussi les investisseurs. C’est une nécessité pour mettre Haïti sur le chemin du développement.

Comment garantir cette bonne collaboration du gouvernement et des investisseurs pour la sécurité en Haïti ?

La sécurité est un des critères fondamentaux pour tout investisseur, qu’il soit privé ou public. C’est une garantie qui est attendue. Les coopérants qui viennent en Haïti ont souvent des a priori sur le niveau d’insécurité. C’est déjà de leur part un acte de foi de choisir d’investir dans le pays.

La sécurité publique est un défi qui devra permettre aux Haïtiens de vivre en pleine sérénité et offrir des opportunités à de potentiels investisseurs. Un défi que la PNH est aujourd’hui prête à relever !